Aussi appelé jiujitsu ou plus fréquemment jujitsu dans certains pays par déformation phonétique, le jûjutsu, («art doux ») est l’un des arts martiaux japonais les plus anciens.
Déjà pratiqué par les samurai à l’époque féodale, il a notamment donné naissance à 3 autres arts désormais célèbres: le judo, l’aikidô et le karaté. Ainsi qu’à un autre moins connu, le jûjutsu brésilien. Les 3 premiers mettent chacun l’accent sur un aspect différent du combat ; les projections et le sol pour le judo, les clés pour l’aikidô et les percussions pour le karaté. Le jûjutsu brésilien quant à lui est spécialisé dans le combat au sol.
Contrairement à ces déclinaisons, le jûjutsu a toujours eu pour caractéristique d’être un art martial de self-défense avant tout, il enseigne des contre-attaques à finalité parfois létales et de ce fait il n’existe pas de compétitions dans cet art, ce qui explique son faible impact médiatique.
Le jûjutsu traite de manière égale tous les aspects du combat (projections, percussions, clés, sol) et constitue ainsi l’un des arts martiaux les plus complets. Cependant c’est vrai pour le jûjutsu traditionnel mais en réalité on constate que celui pratiqué aujourd’hui en France ne respecte pas vraiment cet équilibre et tend à favoriser les projections et le sol. Cela s’explique par le fait que les écoles françaises officielles de jûjitsu sont affiliées à la FFJDA (Fédération Française de Judo et Disciplines Associées) ainsi souvent les enseignants ne sont que des judokas qui ont appris quelques techniques de jujûtsu à partir du 1er dan.
Le jûjutsu dispensé par la FFJDA, qui se définit lui-même comme « judo-jujitsu », admet la compétition. Cependant celles-ci ne reflètent pas du tout le jûjutsu originel car lors des différentes manches les combattants commencent par un randori d'atémis (combat à base de coups), mais dès que l'un des deux adversaires saisit l'autre, ils n'ont plus le droit de porter d'atémi et doivent enchaîner par des techniques de judo.
Le jûjutsu est basé sur le principe d’utilisation de la force de l’adversaire.
C’est pourquoi il requiert beaucoup d’équilibre et de bons automatismes ; les mouvements sont souvent répétés
des dizaines de fois, car ils doivent devenir des réflexes afin d’être efficaces en situation réelle.
La pratique du jûjutsu demande donc une certaine humilité et de l’assiduité.
Notez que le jûjutsu traditionnel, et plus particulièrement le goshinjutsu, ne néglige pas le maniement
des armes blanches (kenjutsu) et les manières de s’en défendre.